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LOÏC FAUCHON: " le temps de l'eau facile est révolu..."

Publié le 22/12/2012 à 12:07 par mandelca Tags : artiste monde création france bienvenue travail afrique solidarité
LOÏC FAUCHON: " le temps de l'eau facile est révolu..."


Le  Forum pour la solidarité de l’eau pour les pays du bassin du Niger, c’était il y a presque 1an, les  17 et 18 octobre 2011 à Bamako. Nous publions cet entretien de Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau, qu’il a accordé à un confrère du site lesafriques.com.

Lors de la cérémonie officielle du Forum de Bamako, le président Amadou Toumani Touré vous a présenté comme un philanthrope du désert malien, avec lequel il a travaillé durant les années de la transition. Qu’est-ce qui explique votre attachement à cette contrée du Mali, où l’accès à l’eau et à l’assainissement étaient un luxe ?
Loïc Fauchon : Au départ l’attirance pour le désert. Très vite une relation très forte avec des populations nomades, isolées, démunies. Et rapidement un travail en commun pour l’accès à l’eau, à Kidal notamment, avec la création et l’aide à la gestion des écoles primaires, dans lesquelles des milliers d’enfants de l’Adrar des Iforhas ont pu bénéficier d’une véritable alphabétisation.
« L’eau, son accès, sa disponibilité, ne relèvent en aucun cas du marché. Il s’agit de services au public dont la mise en œuvre doit clairement rester du ressort des autorités politiques, nationales et/ou locales. »

A votre avis, qu’est ce qui a changé aujourd’hui au nord du Mali, dans ce secteur ?L’Adrar des Iforhas s’est ouvert au monde extérieur. Certains services y sont apparus : eau, électricité, téléphone, télévision, dispensaires. Et les populations en ont bénéficié. Mais la médaille du progrès a son revers : exode rural, trafics en tous genres, enlèvements… L’avenir à court terme est sombre, sans une autorité de l’Etat fortement exercée.

L’Afrique n’a pas pris à bras le corps la problématique de l’eau et de l’assainissement. Qu’est-ce qui explique ce retard, qui porte un lourd préjudice au développement du continent?

Comme sur d’autres continents, les dirigeants politiques ont tardé à comprendre que l’eau est le carburant du développement. Les choses changent lentement. Et c’est un des rôles du Conseil mondial de l’eau, que je préside, d’expliquer que « le temps de l’eau facile est révolu ». Et qu’une forte impulsion politique est indispensable.

Pensez-vous que les financements solidaires constituent la voie royale pour régler le problème ?
Les financements solidaires constituent une solution efficace pour lever de nouvelles ressources stables. Ils peuvent prendre différentes formes : annulation de la dette et réaffectation prioritaire au financement d’infrastructures d’eau, mise en place d’une facilité pour payer l’énergie nécessaire à l’eau des régions les plus pauvres, instauration d’une taxe sur les recettes du pétrole, ou encore généralisation à l’échelle européenne d’un mécanisme de type loi Oudin, fondé sur la possibilité d’allouer jusqu’à 1% des budgets « eau et assainissement » des collectivités à des actions de solidarité internationale dans ce même domaine.

L’Afrique a besoin de 10 milliards de dollars par an pour le financement en moyenne de ses infrastructures en eau et en assainissement. Pari difficile ?
Dix milliards de dollars pour presqu’un milliard d’habitants. Dix dollars par an et par habitant. Faites le compte. C’est peu et beaucoup à la fois. Voilà pourquoi le Conseil mondial de l’eau dit depuis longtemps déjà : « Les robinets avant les fusils. »

Vous misez sur le triptyque « finance, gouvernance, connaissance ». Quelle est sa portée ?
Les progrès en matière d’eau et d’assainissement, notamment l’atteinte des OMD dans ce domaine, requièrent plus d’investissements, ce qui rend essentielle l’adoption de financements innovants. Améliorer la gouvernance est également nécessaire, parce que l’eau a besoin d’institutions légitimes et de transparence pour rapprocher la compétence de l’eau du citoyen. Enfin, la connaissance signifie l’utilisation de technologies adaptées aux réalités du terrain, mais aussi la création d’écoles de la maintenance pour l’entretien des infrastructures existantes.

Le secteur bancaire privé reste encore en retrait du marché de l’eau en Afrique. Ne pensez-vous pas que l’accès au marché financier peut être une alternative en la matière ?
L’eau, son accès, sa disponibilité, ne relèvent en aucun cas du marché. Il s’agit de services au public dont la mise en œuvre doit clairement rester du ressort des autorités politiques, nationales et/ou locales. L’eau pour tous est financée par le consommateur ou le contribuable. C’est selon, et l’autorité publique a le loisir de subventionner le coût de ces services.

Vous dites qu’il est temps d’explorer l’hydro-diplomatie africaine. En quoi consiste ce projet ?
Il est temps, en effet, que l’Afrique de l’eau parle en son nom. Les Etats africains doivent coopérer plus activement sur certains projets communs (barrages, transferts d’eau, etc.) et adopter des positions communes face aux organisations internationales, comme cela a été le cas par exemple avant la Conférence de Copenhague.

En France, la proposition d’une taxe sur les transactions financières fait l’objet de discussions au sein de l’Union européenne et du G20. Est-ce une formule pertinente pour financer le développement en Afrique ?
Toute capacité financière nouvelle utilisée pour l’accès à l’eau et à l’assainissement sera bienvenue. Taxe sur les billets d’avion ou les transactions financières par exemple. L’eau a besoin d’argent pour aider des centaines de millions de personnes à sortir de la pauvreté. Mais quels que soient les moyens nouveaux, il faut dire avec franchise aux populations qu’elles doivent aussi contribuer à payer le coût de l’eau. L’eau potable avant les portables.

Dans le domaine de la gestion des bassins transfrontalière, l’OMVS (Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal) est un modèle de réussite. Y a-t-il d’autres organismes qui s’inspirent de cette expérience ?
Certaines initiatives sont menées autour des bassins hydrographiques – comme l’Initiative pour le bassin du Nil, ou encore l’Autorité du bassin du Niger (ABN). Toutefois, des difficultés peuvent encore gêner leur progrès, telles que la faible capacité institutionnelle, ou encore l’insuffisance de financement.

Le Forum mondial de l’eau, qui se tiendra à Marseille en mars 2012, sera celui des solutions définitives. Pouvez-vous nous dire les grands axes de cet événement ?
Au-delà des discours et des déclarations, notre planète a besoin d’actes concrets. C’est ce défi que le 6ème Forum mondial de l’eau a pour ambition de relever. Cela implique une mobilisation totale, à la fois politique et citoyenne. Citoyenne parce que les solutions viennent d’abord du terrain. Politique parce les solutions ne seront utiles et durables que si les décideurs prennent des engagements forts et chiffrés.

Source/ Lesafriques.com
Propos recueillis par Ismael Aidara